Les pathologies fonctionnelles du mal au dos


L’hyperacidité gastrique produit de fortes contractures sur la base du crâne et dans la zone dorsale haute, celles-ci partent facilement avec des manipulations appropriées des vertèbres concernées, mais elles reviennent en quelques heures si aucune mesure n’est prise pour soigner l’estomac. Et elles peuvent devenir plus résistantes aux soins si la thérapie est poursuivie d’une manière inadéquate.
Les cas de ce genre sont fréquents, mais quelques séances de plus sont parfois utiles pour affiner le diagnostic.
Dans le même ordre d’idées, les patients se plaignant de diverses maladies de l’intestin et du côlon souffrent souvent de lombalgies, voire de sciatiques. Le seul fait d’être ballonné (à cause d’une inflammation, de rétention d’eau, de gaz, de transit irrégulier, etc.) augmente d’une manière considérable les contraintes physiques sur le bassin et la colonne lombaire, et rompt le délicat équilibre articulaire garant d’un bon fonctionnement.
La pensée populaire schématise souvent la relation de cause à effet des douleurs dorsales avec un faux mouvement, un effort bénin, une mauvaise position lors du sommeil.
En fait, il y a souvent plusieurs causes, qui ne sont pas forcément « mécaniques » ni dues à un événement accidentel et sont souvent éloignées de l’endroit douloureux.
Les douleurs du haut du dos chez les adolescents, même des adultes, sous thérapie d’orthodontie ou des patients souffrant de malocclusion en sont un exemple. Ce sont des douleurs très tenaces dont l’horaire est souvent matinal ou qui s’accentuent lors de longues positions assises. Elles disparaissent radicalement dès que le thérapeute corrige la malocclusion ou les tensions qui y sont reliées. Il peut s’agir aussi d’une simple pression trop forte entre deux dents, une canine avec une incisive, par exemple.

Chaussures et mal de dos

Les chaussures mal construites ou mauvaises et leurs conséquences sur la posture nécessiteraient un chapitre entier. Le pied chaussé a besoin d’être soutenu, la marche pieds nus sur un sol inégal ne pose évidemment aucun problème.
La tendance actuelle est d’acheter des chaussures confortables et molles. Si l’avant-pied peut être contenu dans une matière souple, l’assise du talon devrait être assurée par des contreforts fermes qui évitent le tangage. La répétition des mêmes mouvements sur un sol dur et plat fatigue la cheville et les muscles de la jambe. Cette fatigue se transmet en amont sur le bassin et le dos et provoque un concert de dysfonctionnements posturaux et des douleurs tenaces.

Le sport et le mal de dos

La marche sur terrain accidenté fatigue aussi lors du port de chaussures molles, mais les mouvements étant constamment variés, la fatigue ainsi engendrée se répartit sur tous les muscles de la jambe.
Paradoxalement, l’effet de talons modérément hauts (jusqu’à 5 cm) sur l’appareil locomoteur semble être moins nocif que des chaussures molles et plates. Tout d’abord, la chaussure à talons a une construction plus solide qui empêche l’étirement de l’arc plan-taire ainsi que la torsion de la chaussure ; sans cette structure rigide, la marche avec ce genre de chaussures serait impossible. L’appui excessif sur l’avant du pied n’est guère confortable ni bon pour le pied qui se déforme, à moins d’avoir des ligaments très solides, mais la marche sur la pointe des pieds est un exercice qui est sans danger s’il ne dure pas trop longtemps. Les enthousiastes de ce type de chaussures ne se plaignent pas plus que les autres de leur dos.
La marche pieds nus ne pose pas de problème pour l’ensemble de l’appareil locomoteur, mais c’est le sol dur et plat qui est handicapant. Sur une telle surface, la répétition du même appui ou des mêmes mouvements lors de la marche ou de la course fatigue nos articulations et notre charpente musculaire beaucoup plus que sur un terrain inégal ou plus mou. Cette fatigue se transmet plus haut et les premières douleurs se ressentent souvent en haut du bassin et dans la zone dorsolombaire.
Comme je l’ai déjà dit plus haut, l’immobilité par habitude, ou par obligation professionnelle, est la cause la plus fréquente des maux de dos. Notre système locomoteur est un appareil qui est fait pour bouger, stationner debout, porter des poids, marcher, courir et s’accroupir.
La position assise ne permet en aucune manière l’équilibre des tensions qui nous maintient en position érigée. Cette position conservée longtemps, la fatigue musculaire qu’elle engendre subsiste vingt-quatre heures ou plus et s’additionne chaque jour. Les petites articulations vertébrales ne supportent pas non plus l’im-mobilité. Les contractures et les compensations mécaniques qui s’échafaudent en conséquence sont autant de raisons pour les douleurs qui peuvent être locales, comme irradiées.
Le sport mal pratiqué motive un nombre croissant de consultations. En tête de liste se trouvent les adeptes des salles de gym, et autres, qui font de 30% à 40% de mouvements inappropriés pour leur âge ou pour leur condition physique ; souvent parce que l’ergonomie du dos n’est pas respectée et, surtout, en voulant absolument renforcer la paroi abdominale aux dépens du dos .
Si on veut lever un poids, on le fait en position de salutation, comme les haltérophiles, et c’est alors la musculature dorsale qui fait le plus gros travail, en bloquant le rachis lombaire dans sa position naturelle, en lordose physiologique, et les hanches en flexion, comme une grue.
Pour ne pas charger les articulations postérieures et le disque, la musculature abdominale qui agit au bout d’un long levier se contracte également pour équilibrer les forces, mais dans une moindre mesure.

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